- Salut MetAlsace ! Bien sûr ; alors à la basse et au chant tu as Geörges «Ricardbacker», à la première guitare Adrian Murray, à la seconde guitare Jo «Boomers» Hachoir et enfin moi-même à la batterie, Jérôme «Veridique» Bargurt. À noter que les deux guitaristes sont aussi d'incroyables chanteurs.

Créé en 2014 par une bande de potes issus de diverses formations, Of Seel s’est retrouvé sans chanteur en 2016. La décision de faire sans, ou plutôt de choisir un membre existant en remplacement, a-t-elle été difficile ?

- Effectivement. Dans un premier temps, nous avions fait des auditions, 4 au total. Mais sans trouver la perle rare, car la difficulté venait de notre répertoire qui passe vraiment par beaucoup de styles. Nous ne cherchions pas un chanteur heavy metal ou death, mais justement quelqu'un avec un chant bien personnel, et relativement passe partout. Et nous avons finalement été conviés à jouer en dernière minute pour l'anniversaire d'un ami de longue date. Suite à cela, Geörges a proposé de chanter pour ce concert et nous avons tous été d'accord avec l'idée car cette date nous tenait à cœur. Geörges a beaucoup travaillé pour cette date, car le challenge était de taille. Et une fois le jour J arrivé, nous avons vu que cela fonctionnait, et surtout qu'une formation à 4 était réellement la meilleure solution. Car au-delà du coté musical, le côté humain est très important pour nous, et intégrer quelqu'un dans un groupe qui a déjà une histoire, c'est presque aussi compliqué que d'apprendre un répertoire. La décision était prise, Geörges a donc pris le rôle de chanteur et il a signé pour ce poste en perdant son micro lors de notre date en Allemagne. Depuis, nous ne regrettons pas notre choix, et nous sommes plus que satisfaits du résultat, et à priori le public aussi.

Inutile de te demander l’origine de votre nom : l’acier et rien que l’acier ?

- Il y a de ça oui ! Un gros clin d'oeil à l'imagerie du heavy metal c'est évident. Mais à la base c'est parti d'un délire en festival où tout le monde était devenu «Of Steel». Et forcement, avec un nom pareil, on ne pouvait que mettre tout le monde au courant de nos intentions.

Of Steel parcourt le heavy-metal, le death metal, le black metal, le trash mais aussi le punk ». Vos influences sont très nombreuses et plutôt orientées vers les années 70/80. Y a-t-il cependant un genre dans vos reprises que vous appréciez plus que les autres ?

- On a pour principe de ne reprendre que des chansons qui nous plaisent. On n'a pas voulu tomber dans le groupe classique de reprises, qui ne reprend que des hits. Chaque morceau est en général choisi a l'unanimité et sans trop de discussion. Nous n'avons donc pas spécialement de genre que nous aimons reprendre, car le but est de s'éclater en jouant le morceau. C'est l'avantage quand on a un registre comme le nôtre, on peut faire ce qui nous plaît. Je te dirais que tout dépend un peu du moment, parfois les chansons de punk nous font bondir partout, à d'autres moments ce sera le heavy, et parfois le death. Mais le heavy-metal des 70/80's, c'est toujours carton plein pour nous !

Et y a-t-il une reprise que vous aimez plus particulièrement jouer sur scène et pourquoi ?

- Comme dit précédemment, nous aimons toutes les chansons que nous reprenons. Personnellement, je dois t'avouer que les reprises de Maiden que nous faisons sont toujours un réel plaisir, de par l'intensité des morceaux, le challenge aussi, et surtout la cohésion que cela crée entre nous. Les morceaux de Maiden sont des chefs-d'oeuvre, surtout pour les parties guitare, du coup forcément, cela laisse de la place pour tout le monde.

Si vous pouviez choisir de jouer avec un seul musicien que vous admirez tous, lequel serait-ce ?

- Question très difficile... Mais pour mettre tout le monde d'accord, Iron Maiden pour sur. Mais si tu nous mets sur une affiche avec n'importe quel groupe que nous reprenons, nous serions forcément aux anges. Nous avons tous des horizons musicaux très vastes, mais nos premières amours sont souvent les mêmes, et donc nos rêves également.

Vous avez déjà donné de très nombreux concerts, et ce depuis 2015, en Alsace bien sûr mais également en Allemagne. Le public est-il le même dans les deux pays ou réagit-il différemment ?

- Quoi qu'il arrive, c'est toujours un plaisir immense de jouer devant du monde, qu'importe le nombre. Pour ce qui est de l'Allemagne, nous avions joué en ouverture de la soirée, je ne t'apprends pas que c'est un rôle difficile. Mais le public était au rendez-vous, et nous avons passé une soirée incroyable. L'accueil en Allemagne est vraiment impeccable, aussi bien par le public que par l'organisation. L'Allemagne est une terre de heavy metal, cela rend donc les choses incroyables là-bas. La soirée était vraiment excellente de par les échanges après le concert avec le public, l'after formidable avec les bonhommes de Victims et Atomwinter (qu'on salue au passage !). C'était vraiment fou, le café Glocksee de Hanovre est vraiment un endroit très accueillant, et nous ne remercierons jamais assez Denis de nous avoir conviés à cette soirée. Certains d'entre nous se sont l'aéroport de Naples, c'est pour te dire la qualité de la soirée.

Un souvenir mémorable en live ? Peut être avoir joué avec Phil Campbell (Motorhead) ?

- La date avec Campbell, c'est clair que c'était un truc de dingue, on a eu pas mal de soucis techniques, mais on en avait rien à foutre parce que jouer sur la même affiche que le bonhomme, ce n'est quand même pas donné à tout le monde. En plus avec les copains d'Iron Bastards, c'était vraiment une bonne soirée, et quand on a commencé, je ne pense pas qu'on s'imaginait faire une date pareille un jour. Mais je pense que notre plus beau souvenir à tous, c'est les 20 ans d'Hachoir à Boersch. Nous avions partagé l'affiche avec Killers, qui est un fer de lance du hard français, et je peux te dire que nous ne faisions pas les malins avant de monter sur scène. Et notre concert a vraiment plu ce soir-là, et c'est la plus belle des récompenses. Et finir la soirée en power band Hachoir/Killers/Of Steel sur Ennemi Public Numéro 1, avec Bruno de Killers qui monte nous rejoindre sur scène, je peux te dire qu'on a changé nos caleçons 5 fois après ce moment...

Vous avez déjà quelques concerts prévus cette année il me semble, dont un en Suisse. Une première donc ?

- Oui ! La Suisse c'est une première. La soirée est organisée par la Horde Sequane, qui est une association dont je fais partie. Je connais très bien les loustics donc, et je peux te dire que cela va être une très belle soirée. Et puis c'est vachement agréable de se produire en dehors de nos frontières de temps en temps. Amis Suisses, vous êtes les bienvenues ce soir-là, les autres aussi d'ailleurs.

Quel rapport entretenez-vous avec votre public ? Pour vous avoir vus (au Stadium il y a peu de temps), l’atmosphère est plutôt bon enfant et la bière coule à flots non ?

- On a un super rapport avec notre public. On voit souvent les mêmes têtes, et certains ne comptent pas les kilomètres, et c'est vraiment un truc qui nous touche particulièrement. Le public c'est vraiment le poumon d'un groupe, et nous avons vraiment un respect profond pour le nôtre. Je pense qu'à la base nous faisons de la musique pour nous éclater, mais voir les gens s'amuser avec nous, c'est vraiment la plus belle des récompenses. Et oui, c'est toujours bon enfant, on boit des bières, on rigole bien, et on décuve souvent avec notre public, c'est très important.

Qu’est ce que vous pensez du métal d’aujourd’hui ?

- Hum... Joker ? Non, personnellement je pense que nous sommes dans une époque compliquée pour cette musique. Les vieux de la vieille rangent les armes les uns après les autres, mais la relève est là. J'ai un amour profond (et les autres aussi d'ailleurs, cela se voit dans nos setlists) pour le metal «oldschool», la nouvelle scène est totalement différente. Mais il faut bien que jeunesse se passe non ? J'ai beaucoup d'espoir dans la scène locale, parce que c'est souvent des branlées incroyables, par des passionnés de cette musique. L'essentiel c'est que chacun y trouve son compte, et que personne n’oublie les grands. Une page se tourne, nous on a un peu de mal avec la nouvelle, mais il faut que cela continue !

Est-ce que vous envisagez de jouer un jour des compos personnelles ?

- Elle était cool cette interview jusqu'à maintenant c'est dommage... Ha ha ! On en parle, souvent depuis 2015. On a déjà essayé aussi, on y arrivera un jour. Mais pour l'instant on s'éclate comme ça, et c'est l'essentiel pour nous. Mais je t'annonce une exclusivité : notre album sortira en 2057, normalement au Printemps si tout va bien. Blague à part, ça vient les compos, patience (pas mal de patience hein).

Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?

- On boit une bière, on cherche des glaçons pour le Ricard, et on s'échauffe un peu. On a chacun nos petits trucs, mais en général avant de jouer je lance toujours un petit «en route pour la gloire» de derrière ma batterie. Sinon, on discute pas mal avec les groupes de l'affiche et le public. Et on aime bien rigoler avec les gens présents, et on adore prospecter sur la nourriture qu'on va nous servir. La rougaille de saucisse de Drachenbronn restera dans nos mémoires pour toujours !

Jérôme, je te remercie encore pour cette interview ; je te laisse le mot de la fin !

- Un grand merci à toi pour le boulot, et longue vie à MetAlsace ! Rendez-vous en avril sur la route pour quelques dates plutôt sympathiques ! Continuez à soutenir la scène locale, une entrée à 5€, c'est une bière en moins au bar un samedi soir, mais c'est le meilleur moyen pour que cette musique survive ! Soyez curieux, vivez la musique pleinement, elle vous le rendra ! Salut à tous nos camarades de route, Hachoir, Iron Bastards, ADS, Bull Terrier, Kobaltree Super-Tzar, Cygonia... et tous les autres ! Comme on le dit souvent dans nos communiqués «que le plus grand navire de guerre aie le courage de nous couler ! ». You can't stop steel ! Salut !